La conjoncture générale agricole bimestrielle 2024
LA CONJONCTURE DE SEPTEMBRE
Malgré une production européenne, et notamment française, de céréales très en recul par rapport à la moyenne quinquennale, la production mondiale devrait être globalement très bonne, tirant les prix mondiaux à la baisse et limitant toute perspective de hausse à court terme. Dans la région, les conditions de culture sont mauvaises depuis l’automne. Les résultats des moissons sont mitigés, avec dans l’ensemble une forte baisse des rendements et une altération de la qualité des grains. Les maïs présentent en revanche un potentiel correct, même si les conditions sont moins bonnes que l’an passé.
Les vignes n’ont pas échappé à la météo humide et fraîche et sont très touchées par les maladies fongiques, notamment le mildiou. Les vendanges seront tardives et les pertes s’annoncent très variables selon les domaines. Dans les vergers, les volumes de pommes et de poires dans les arbres sont satisfaisants et augurent d’une production correcte, tant quantitative que qualitative.
Seuls les abattages de volailles progressent, dopés par la progression de leur consommation. Face à une offre limitée, les prix des viandes se maintiennent, voire progressent, hormis celui du porc charcutier qui chute avec le recul estival de sa consommation. Les coûts des intrants évoluent peu mais les prix des produits à la production baissent.
LA CONJONCTURE DE JUIN
Les incertitudes climatiques mondiales entraînent la volatilité et la hausse des cours des grandes cultures. Dans la région, les conditions de culture sont dégradées avec l’excès d’eau et des retournements de parcelles se sont avérés nécessaires. Les cultures en sols argilo calcaires filtrants se portent bien mais la région dans son ensemble souffre du manque d’ensoleillement et de la pression de maladies et ravageurs qui pourraient pénaliser le potentiel de rendement.
Le déficit d’ensoleillement ralentit le développement végétatif des vignes et les pluies favorisent les maladies. La météo automnale perturbe également la production et la consommation des fruits et légumes de printemps.
Les abattages sont à la baisse, sauf pour les volailles. Malgré des disponibilités limitées, les éleveurs étant occupés par les travaux aux champs, les prix évoluent peu. Les coûts des intrants se stabilisent à un niveau relativement haut.
LA CONJONCTURE D’AVRIL
Les cours des céréales sont baissiers, notamment sous la pression des origines mer Noire. Les conditions humides, après avoir perturbé les semis à l’automne dernier, perturbent ceux de printemps. La météo a favorisé le développement rapide des céréales d’hiver, dont les conditions de culture se retrouvent dégradées. La météo accélère le développement végétatif des vignes et les pluies régulières activent le risque de mildiou.
Les prix des fruits et légumes reculent entre approche de fin de campagne pour certains et météo peu favorable à la consommation et concurrence pour d’autres. Seules les pommes et les poires maintiennent des prix supérieurs à l’an passé.
En début d’année 2024, comme chaque année en cette période, les abattages sont en berne. Les cours des viandes sont inférieurs à ceux de l’an dernier, hormis pour les broutards et pour l’agneau dont les cours bénéficient de la demande liée au Ramadan puis à Pâques. Les prix des intrants confirment leur décrue générale mais les coûts de l’énergie continuent d’augmenter.
LA CONJONCTURE DE FEVRIER
Depuis septembre 2023, les cours des céréales cèdent du terrain sous les effets conjugués d’une offre mondiale abondante, d’une demande en berne et d’une hausse de la parité euro/dollar défavorable aux origines européennes. Les mauvaises conditions d’implantation à l’automne ont contrarié les prévisions d’assolement en céréales d’hiver.
L’excès d’humidité dans les sols remet en cause la viabilité des cultures et des resemis sont à prévoir. La vendange régionale 2023 serait supérieure de 12 % par rapport à 2022 et de 19 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les fruits et légumes bénéficient de prix plus élevés que l’année précedente.
Les abattages régionaux augmentent grâce à la hausse saisonnière de fin d’année des abattages de volailles, notamment de pintades. En janvier, le cours du porc charcutier se stabilise et plafonne sous les 2 euros. En un an, entre décembre 2022 et décembre 2023, le prix des aliments pour animaux a perdu 11 % mais la plus forte baisse concerne le poste des engrais et amendements avec - 37 %.